La ville de Québec manque d’eau

le

Isabelle Porter à Québec, Le Devoir 18 juin 2020

Malgré la canicule, la Ville de Québec a interdit mercredi l’arrosage des terrains et le remplissage de certaines piscines sur son territoire parce qu’elle manque d’eau. Un problème qu’elle attribue aux faibles précipitations en mai et en juin et à la COVID-19.

En moyenne, la population consomme 250 000 m3 d’eau potable par jour à Québec. De son côté, la Ville produit 447 000 m3 d’eau quotidiennement, ce qui est amplement suffisant pour répondre à ses besoins. Or, on atteint ces jours-ci des pointes allant jusqu’à 560 000 m3, ce qui la force à puiser abondamment dans ses réserves.

Selon l’administration Labeaume, cette hausse découle de la COVID-19. Avec le travail à distance et le confinement, les gens sont davantage à la maison et consomment davantage d’eau, a résumé la conseillère responsable du dossier, Suzanne Verreault, dans un point de presse impromptu mercredi après-midi.

Pour compliquer les choses, il n’a presque pas plu dans la capitale en mai et en juin (47 mm et 17 mm en mai et juin 2020 contre 110 mm et 120 mm l’an dernier).

Cela place la Ville dans une situation inédite et « critique », a dit Mme Verreault. La population ne doit pas s’alarmer, mais doit se mobiliser pour que la Ville n’ait plus à puiser dans ses réserves d’autant plus que c’est le début de l’été, a-t-elle expliqué.

Le manque d’eau permet par ailleurs d’expliquer en partie pourquoi certains résidents des quartiers centraux ont vu de l’eau jaune ou brune s’écouler de leur robinet mardi. Des travaux menés dans les conduites souterraines étaient aussi en cause, a précisé la conseillère.

Même combat ailleurs

« Si votre voisin a le goût d’arroser son drive-way pour la troisième fois, pourriez-vous lui dire deux mots ? », a quant à lui lancé le maire Régis Labeaume.

Le principal bassin d’eau potable de la ville, le lac Saint-Charles, a « suffisamment d’eau pour l’instant », mais la rivière Montmorency qui se trouve aussi dans le bassin versant se trouve à un niveau particulièrement bas, a signalé le maire.

Les activités interdites incluent le remplissage des piscines, le lavage des véhicules, le nettoyage des stationnements et allées d’accès et du revêtement extérieur des maisons. Même chose pour l’arrosage des pelouses, tant manuellement qu’au moyen d’un système automatique. Certaines exceptions s’appliquent toutefois. Ainsi, il est possible de remplir une piscine seulement si elle est neuve et on peut arroser sa pelouse si elle vient d’être posée.

Après un premier avertissement, les contrevenants s’exposent à des amendes oscillant entre 150 et 1000 $. Ces mesures sont en vigueur pour une période indéterminée.

Il est pour l’instant permis d’arroser les potagers, boîtes à fleur et plates-bandes.

La Ville, qui nettoie ses rues avec de l’eau potable, a par ailleurs interrompu ses propres activités de nettoyage, a mentionné M. Labeaume mercredi.

D’autres municipalités ont publié des avis interdictions d’arroser mercredi dont Trois-Rivières, Drummondville, Bécancour et Shawinigan. À Bécancour, les réserves n’ont jamais été aussi basses en 40 ans.

2 commentaires Ajoutez le vôtre

  1. Lise Gauvin dit :

    Peut-être que si le système d’aqueduc ne fuyait pas de partout on n’aurait pas le problème qu’on a. J’admets que l’économie de l’eau potable est essentielle surtout en cette période de sécheresse, mais le lavage des rues ne pourrait pas se faire avec des eaux non potables et ce en tout temps? Le gaspillage ne vient pas seulement du citoyen.

  2. Nicole Gauvin dit :

    Il est inconcevable que la Ville utilise de l’eau potable pour le nettoyage des rues. Déjà que des études antérieures proposaient de réduire la demande en ajoutant une autre source d’eau potable pour alléger le fardeau imposé par la demande toujours croissante sur le lac Saint-Charles.
    Il semblerait que cette option n’ait malheureuse pas été retenue. Au lieu de ça, on se permet de la gaspiller et en même temps, on impose des règles strictes aux citoyens pour qu’ils protègent cette précieuse source d’eau potable.
    Ici, la crédibilité de la Ville est mise en doute quand elle se vente d’être soucieuse de protéger le lac Saint-Charles.

Laisser un commentaire